« Nous aurons également des exigences en matière d’emplois et de précarité », « nous travaillerons de concert avec les syndicats représentatif des salariés pour avoir des procédures de recrutements exemplaires sur ce site ». Quelques extraits du 4 pages distribué dans 10 000 boites aux lettres dans la ville pour nous vendre le volet dit social du projet de hangar logistique.
C’est beau comme un roman à l’eau de rose mais très éloigné de la réalité.
Le secteur de la logistique : champion des maladies professionnelles et accidents du travail
L’ensemble des exemples cités sont extrait du site « santé et travail » (*) qui dresse un sombre tableau du secteur de la logistique :
« Le secteur de la logistique se distingue par une sinistralité très importante en matière d'accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP). Celle-ci est même supérieure à celle du bâtiment. S'agissant des entrepôts, dans lesquels travaillent principalement des préparateurs de commandes et des caristes, le taux de fréquence des accidents du travail est plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale. Quant aux troubles musculosquelettiques (TMS), très fréquents, ils n'ont cessé de progresser au cours des dernières années chez les préparateurs de commandes. »
Une automatisation croissante qui dégrade les conditions de travail
Le travail dans ces centres n’était pas aussi difficile il y a quelques années mais aujourd’hui les choses ont bien changé sous la pression du chômage et d’employeurs de moins en moins scrupuleux…Le travail dans le secteur de la logistique use massivement les corps et les esprits.
En voici un aperçu;
La sociologue Carlotta Benvegnù écrit dans un article sur le travail en entrepôts « Le travail, ce sont des tâches de manutention, répétitives et pénibles, sur des horaires décalés, parfois de nuit, soumises à des quotas de production et génératrices de maladies professionnelles". On manipule dans ces centres entre 200 et 300 colis par heure. Le travail s’automatise de plus en plus.
Les préparateurs de commandes, qui représentent l’immense majorité des emplois, sont désormais guidés par un système de reconnaissance vocale qui trace les salariés tel un mouchard. Résultat, des rythmes de travail qui s’accroissent au détriment de la santé des salariés. Par ailleurs l’externalisation de nombreuses tâches (administration, contrôle etc…) empêchent toutes évolutions de carrière dans ces entrepôts et ne permet plus d’échapper à la manutention.
Les centres logistiques : une calamité pour la santé des salariés.
Si le type de travail dans ces centres n’est pas adapté pour les personnes de plus de 40 ans, les salariés les plus jeunes, hommes et femmes, sont mis à mal par les cadences et le travail de nuit. Même avant 40 ans, les inaptitudes au travail restent nombreuses. Ainsi, chez Geodis logistic, le délégué du personnel CFDT constate « Lorsqu'une personne connaît une restriction d'aptitude, la direction cherche à la licencier. Elle prend rarement l'initiative d'aménager des postes. Et quand ça arrive, c'est loin d'être optimal, car il s'agit généralement de limiter le poids porté."
Autre témoignage qui résume la vie dans ces centres : un salarié, cariste pendant 2 ans a changé de métier et quitté l’entrepôt « les anciens à l'entrepôt, tous cassés du dos, me conseillaient de partir » ….
Prendre conscience de ce que nous réserve cet entrepôt logistique dans le futur.
Au-delà des chiffres - hypothétiques - d’emplois, cet entrepôt livre la jeunesse vierzonnaise à des conditions de travail très difficiles. Certes des emplois mais dans le futur des travailleurs handicapés de plus en plus nombreux et de plus en plus jeunes, brisés par le travail et les cadences intenables.
La création de cet entrepôt logistique n’apporte aucune solution au problème du chômage, plus grave il va dans les prochaines années aggraver la situation sanitaire et la santé des vierzonnais, notamment les plus jeunes….
En refusant ce centre, poussons les élus et les pouvoirs publics à rechercher d’autres alternatives d’emplois.
